Le contexte du COVID est anxiogène et chacun gère avec ses peurs et difficultés. Un important travail de sensibilisation et de prévention est mis en place pour limiter la propagation du virus sur les centres collectifs et logements diffus.
Le confinement est venu mettre en suspens toutes les procédures asile et les renouvellements des attestations de demande d’asile. Nous avons dû repenser notre organisation et le travail d’accompagnement.
Nous avons identifié les personnes les plus vulnérables et pris des mesures spécifiques pour celles-ci pour les protéger. Nous avons poursuivi des admissions, parfois pour des personnes en situation de danger ou grande précarité du fait de l’absence d’hébergement. Des logements « SAS » de 14 jours, ont parfois été utilisés avant d’intégrer les personnes au centre pour veiller à l’absence de symptômes.
Nous avons suspendu toutes les sorties y compris les déboutés en accord avec l’OFII. Sur les centres, nous avons souhaité maintenir une vie sociale. Les équipes sont restées présentes et se sont « réinventées » au quotidien en tenant compte des gestes barrières, pour proposer des soutiens individuels et de nouvelles activités pour soutenir la vie sociale : atelier percussion , cours de français, aide aux devoirs, animations : création de potager- séance cinéma-jeux de société-atelier couture pour fabriquer des masques…
Sur les logements diffus, des supports aux activités ont été proposés : fiches de sport, apport de livres, concours de logement propre,…Nous avons fait des contacts téléphoniques tous les 2-3 jours auprès de chacun et assurer à minima une visite par semaine dans chaque logement.
Les suivis des centre médico psychologiques ont été suspendus, seuls les situations urgentes ont pu être prises en charge. Les équipes ont essayé d’être à l’écoute et d’apporter un soutien moral.
Le CPH (centre provisoire d’hébergement de 50 places pour des personnes ayant une protection internationale), a donc ouvert ses portes dans ce contexte si particulier, sans pourvoir accès aux cours de français de l’OFII, sans pouvoir bénéficier d’accompagnement de Pôle Emploi ou Mission Locale.
Le déconfinement apporte un peu de souffle mais aussi de craintes. Nous restons assez prudent. Les procédures administratives devraient peu à peu redémarrer : l’OFPRA reprend l’envoi de ces décisions, la préfecture convoque de nouveau. Nous recevons beaucoup de consignes, parfois paradoxales…Nous essayons de faire au mieux de manière responsable.
Certains d’entre vous nous ont fait part de leur souhait de revenir aider. Vous êtes attendus aussi par les personnes qui par exemple réclament des cours de français. Pour le moment, nous maintenons les centres fermés aux visites et aux bénévoles. Nous aviserons chaque semaine en fonction de l’évolution de la réouverture possible aux bénévoles.
Dans les dernières consignes reçues : « les bénévoles à risque de développer une forme grave de COVID sont encouragés à rester confinés au maximum afin de réduire les contacts et donc les risques d’être contaminés. Ils peuvent réaliser des activités à distance si cela s’y prête »
Ces dernières semaines ont été parfois éprouvantes, parfois pleine d’émotions avec beaucoup de solidarité. Nous vous remercions beaucoup pour votre soutien, pour les masques confectionnés transmis, pour les cours de français à distance,…
Nous espérons pouvoir vous revoir bientôt avec nous. »